« Resilience alimentaire » : différence entre les versions

De Jayce - les écocitoyens
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Cette page expose une liste d'arguments qui expliquent la résilience alimentaire et des solution pour y contribuer.
Cette page expose une liste d'arguments qui expliquent la résilience alimentaire, les problèmes liés et des solution pour y contribuer. L'idée est de stocker les idées pour aider à la création de présentations publiques.
Les liens utiles et les sources sont :
Certaines sections ne sont pas encore bien organisées et les idées y sont en vrac.
 
Voici quelques liens utiles, qui sont aussi les sources de ces arguments :
* Un guide de 91 pages de février 2020 sur la résilience alimentaire : ''"Vers la résilience alimentaire, faire face aux menaces globales à l'échelle des territoires"'' à télécharger sur https://resiliencealimentaire.org/
* Un guide de 91 pages de février 2020 sur la résilience alimentaire : ''"Vers la résilience alimentaire, faire face aux menaces globales à l'échelle des territoires"'' à télécharger sur https://resiliencealimentaire.org/
* Le site [https://sosmaires.org/kits/ SOS Maire], en particulier le kit sur [https://sosmaires.org/kits/alimentation/ l'alimentation]
* Le site [https://sosmaires.org/kits/ SOS Maire], en particulier le kit sur [https://sosmaires.org/kits/alimentation/ l'alimentation]
* Le rapport ministériel [https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32955-etude.pdf L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France, de la production à la consommation], de 2019
* Le rapport ministériel [https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32955-etude.pdf L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France, de la production à la consommation], de 2019
* Les cours de Jean-Marc Jancovici à l'école des Mines de Paris
* Les [https://jancovici.com/publications-et-co/cours-mines-paristech-2019/cours-mines-paris-tech-juin-2019/ cours de Jean-Marc Jancovici] à l'école des Mines de Paris


= Résumé =
= Résumé =
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Agriculture industrielle : l'agriculture basée sur les énergies fossiles
Agriculture industrielle : l'agriculture basée sur les énergies fossiles


Système alimentaire : notre système actuel de distribution de nourriture basé sur l'agriculture industrielle, les transports permanents sur de grandes distances, la mise à disposition dans de nombreux points de vente
Système alimentaire : notre système actuel de production et distribution de nourriture basé sur l'agriculture industrielle, les transports permanents sur de grandes distances, la mise à disposition dans de nombreux points de vente


= Les bons cotés de la vie actuelle =
= Les bons cotés de la vie actuelle =
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Résilience aux catastrophes naturelles locales : les voisins auront ce qu'on n'a pas, ce qui évite les famines et les guerres
Résilience aux catastrophes naturelles locales : les voisins auront ce qu'on n'a pas, ce qui évite les famines et les guerres


Grâce à ce système, on peut faire autre chose que récolter des patates. 0.8% de la population dans les champs (5.5% de la population ayant un emploi lié à l'agriculture ou l'alimentation en 2017 contre 12% en 1980). Par conséquent, le niveau d'éducation est très élevé, beaucoup de personnes ont un emploi dans le tertiaire.
Grâce à ce système, on peut faire autre chose que récolter des patates. 0.8% de la population est dans les champs (5.5% de la population ayant un emploi lié à l'agriculture ou l'alimentation en 2017 contre 12% en 1980). Par conséquent, le niveau d'éducation est très élevé, beaucoup de personnes ont un emploi dans le tertiaire.


== Le cas français ==
== Le cas français ==
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* un camion sur 3 en France transporte de la nourriture
* un camion sur 3 en France transporte de la nourriture
* pourquoi est-ce que les importations augmentent ?
* pourquoi est-ce que les importations augmentent ?
** ça coûte moins cher ailleurs : main d'oeuvre bon-marchée, règles sanitaires beaucoup moins restrictives et très peu de contrôles à l'import
** ça coûte moins cher ailleurs : main d'oeuvre bon-marché, règles sanitaires beaucoup moins restrictives et très peu de contrôles à l'import
** les consommateurs s'orientent vers le moins cher, la plupart n'ayant pas le choix, particuliers comme restaurants
** les consommateurs s'orientent vers le moins cher, la plupart n'ayant pas le choix, particuliers comme restaurants
* Les fruits et légumes représentent 1/4 du trafic total de transport d'aliments, pour 31% des émissions de GES, première catégorie, ensuite ce sont les aliments pour animaux et les produits transformés du blé
* Les fruits et légumes représentent 1/4 du trafic total de transport d'aliments, pour 31% des émissions de GES (gaz à effet de serre), première catégorie, ensuite ce sont les aliments pour animaux et les produits transformés du blé


En France, 2/3 de la nourriture est végétale, 1/3 animale
En France, 2/3 de la nourriture est végétale, 1/3 animale
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En 2008 : 30% de la nourriture consommée provient des céréales, 20% des produits laitiers, et environ 10% de viande, fruits et légumes
En 2008 : 30% de la nourriture consommée provient des céréales, 20% des produits laitiers, et environ 10% de viande, fruits et légumes


La consommation de viande et de lait mobilise plus de 80% de la surface agricole 40% de la surface agricole sert aux exportations, et on importe un équivalent de 30%
La consommation de viande et de lait mobilise plus de 80% de la surface agricole, 40% de la surface agricole sert aux exportations, et on importe un équivalent de 30%


'''Importations françaises :'''
'''Importations françaises :'''
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la distribution des terres actuellement empire : les cessions se retrouvent chez les voisins qui agrandissent encore leur surface, les nouveaux agriculteurs ne peuvent pas acheter l'exploitation avec tous ses outils onéreux
la distribution des terres actuellement empire : les cessions se retrouvent chez les voisins qui agrandissent encore leur surface, les nouveaux agriculteurs ne peuvent pas acheter l'exploitation avec tous ses outils onéreux
on se retrouve avec 84% de grandes exploitations > 50ha en 2010 contre 55% en 1988
on se retrouve avec 84% de grandes exploitations > 50ha en 2010 contre 55% en 1988


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L'agriculture industrielle est basée sur l'omniprésence des énergies fossiles. Au lieu de subir l'environnement, on le transforme avec cette nouvelle source d'énergie abondante.
L'agriculture industrielle est basée sur l'omniprésence des énergies fossiles. Au lieu de subir l'environnement, on le transforme avec cette nouvelle source d'énergie abondante.
Les années 60 marquent la fin de l'utilisation d'animaux de trait en France.
Les années 60 marquent la fin de l'utilisation d'animaux de trait en France.


Agrochimie : la chimie du gaz fournit les engrais azotés, les mines de phosphore et potassium fournissent les autres engrais et sur le pétrole mine, achemine tout ça et crée les produits phytosanitaires
Agrochimie : la chimie du gaz fournit les engrais azotés, les mines de phosphore et potassium fournissent les autres engrais et sur le pétrole mine, achemine tout ça et crée les produits phytosanitaires
1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées
1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées
moins de 1 pour mille des molécules de pesticides atteignent leur cible (échelle mondiale)
moins de 1 pour mille des molécules de pesticides atteignent leur cible (échelle mondiale)


Culture permanente : une énergie abondante permet de cultiver des plantes hors-saison, en serre chauffée. C'est surtout le gaz qui permet ça, sinon le pétrole permet de transporter les plantes en-saison qui viennent d'ailleurs.
Culture permanente : une énergie abondante permet de cultiver des plantes hors-saison, en serre chauffée. C'est surtout le gaz qui permet ça, le pétrole permet de transporter les plantes en-saison qui viennent d'ailleurs.


Machines : Les agriculteurs autrefois paysans sont devenus conducteurs de machines qui s'occupent de dizaines d'hectares de cultures. Le pétrole permet de les exploiter, le charbon de les construire.
Machines : Les agriculteurs autrefois paysans sont devenus conducteurs de machines qui s'occupent de dizaines d'hectares de cultures. Le pétrole permet de les exploiter, le charbon de les construire.


Transports : Dans un pays, la nourriture est transportée d'un bout à l'autre, pour être transformée et vendue. Entre les pays, les transports permettent aux pays qui ne sont pas autonomes en nourriture de survivre (à quel prix?), et les autres importent quand même des aliments exotiques
Transports : Dans un pays, la nourriture est transportée d'un bout à l'autre, pour être transformée et vendue. Entre les pays, les transports permettent aux pays qui ne sont pas autonomes en nourriture de survivre (à quel prix ?), et les autres, comme nous, importent quand même des aliments exotiques


30000 camions parcourent la France chaque jour pour approvisionner les centres de transformation et de vente de nourriture
30000 camions parcourent la France chaque jour pour approvisionner les centres de transformation et de vente de nourriture
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Ce confort nous tue à petit feu malheureusement à cause de la pollution liée à l'exploitation des énergies fossiles et le changement climatique.
Ce confort nous tue à petit feu malheureusement à cause de la pollution liée à l'exploitation des énergies fossiles et le changement climatique.


à partir de maintenant il y aura de moins en moins de pétrole, nous avons passé le pic de production
à partir de maintenant il y aura de moins en moins de pétrole, nous avons passé le pic de production en 2008 pour le pétrole conventionnel et probablement 2019 pour les nouveaux pétroles sales.


Les machines agricoles n'utilisent que 5% du pétrole consommé en France, leur approvisionnement peut être sécurisé, mais à quel prix ? Actuellement cela représente 5% des dépenses des exploitations.
Les machines agricoles n'utilisent que 5% du pétrole consommé en France, leur approvisionnement peut être sécurisé, mais à quel prix ? Actuellement cela représente 5% des dépenses des exploitations.
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Quoi qu'on fasse maintenant, il y aura de moins en moins de pétrole.
Quoi qu'on fasse maintenant, il y aura de moins en moins de pétrole.


Et quoi qu'on fasse, ça ne changera rien aux 20 ans à venir, seulement aux années à partir de dans 20 ans, à cause de l'inertie énorme du climat. Et quoi qu'on fasse, on ne retrouvera jamais le climat d'il y a un siècle.
Et quoi qu'on fasse maintenant, ça ne changera rien aux 20 ans à venir, seulement aux années à partir de dans 20 ans, à cause de l'inertie énorme du climat. Et quoi qu'on fasse, on ne retrouvera jamais le climat d'il y a un siècle.


Quand on arrivera à un point où ça ne sera plus supportable, la seule certitude qu'on aura est que ce sera pire (Jancovici)
Quand on arrivera à un point où ça ne sera plus supportable, la seule certitude qu'on aura est que ce sera pire (Jancovici)
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''A faire: Montrer les cartes de prévisions liées aux feux de forêt et aux sécheresses''
L'eau devient plus rare en moyenne et les pluies deviennent plus grosses : les nappes phréatiques se vident


L'eau devient plus rare en moyenne et les pluies deviennent plus grosses : les nappes phréatiques se vident
''A faire: Montrer les cartes de prévisions liées aux feux de forêt et aux sécheresses (cours de Jancovici)''


''A faire: Parler de la baisse du rendement céréalier lié au climat (janco)''
''A faire: Parler de la baisse du rendement céréalier lié au climat (cours de Jancovici)''


l'amélioration ou la sélection des plantes cultivées se fait sans lien avec les conditions de culture, de façon centralisée
l'amélioration ou la sélection des plantes cultivées se fait sans lien avec les conditions de culture, de façon centralisée
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Après transformation d'un espace naturel pour l'agriculture, s'il n'y a pas en permanence des plantes, il n'y a plus rien pour empêcher l'eau d'emmener avec elle les couches supérieures les plus riches et la couche de terre arable.
Après transformation d'un espace naturel pour l'agriculture, s'il n'y a pas en permanence des plantes, il n'y a plus rien pour empêcher l'eau d'emmener avec elle les couches supérieures les plus riches et la couche de terre arable.


Le labour de l'agriculture industrielle détruit directement la couche superficielle, donc c'est toute la couche arable qui s'érode (effet 100 fois supérieur de l'érosion en cas de labour), tout en libérant le carbone du sol vers du C02 dans l'atmosphère.
Le labour de l'agriculture industrielle détruit directement la couche superficielle, donc c'est toute la couche arable qui s'érode (effet 100 fois supérieur de l'érosion en cas de labour), tout en libérant le carbone du sol vers l'atmosphère sous forme de CO2.


La pluie tasse cette nouvelle couche superficielle, ce qui empêche la vie du sol de reprendre facilement et réduit l'absorption de l'eau. Il faut donc plus arroser et il y a plus de ruissellement lors des pluies.
La pluie tasse cette nouvelle couche superficielle, ce qui empêche la vie du sol de reprendre facilement et réduit l'absorption de l'eau. Il faut donc plus arroser et il y a plus de ruissellement lors des pluies.
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D'autres problèmes de dégradation des sols surviennent : l'acidification, la salinisation, la désertification, la pollution. Tous limitent la capacité d'un sol à être utilisé pour l'agriculture ou les pâturages.
D'autres problèmes de dégradation des sols surviennent : l'acidification, la salinisation, la désertification, la pollution. Tous limitent la capacité d'un sol à être utilisé pour l'agriculture ou les pâturages.


On estime que 25% des sols cultivées et régions boisées se dégradent sur Terre. En Europe en 2006, 12% des terre sont soumises à l'érosion hydrique, 4.4% à l'érosion éolienne, et 45% des sols sont appauvris en matière organique.
On estime que 25% des sols cultivées et régions boisées se dégradent sur Terre. En Europe en 2006, 12% des terres étaient soumises à l'érosion hydrique, 4.4% à l'érosion éolienne, et 45% des sols étaient appauvris en matière organique.


400 millions d'hectares dans le monde ont été abandonnés, désertées (livre ''Drawdown'' p122)
400 millions d'hectares dans le monde ont été abandonnés, désertés (livre ''Drawdown'' p122)


'''-> agriculture régénératrice'''
'''-> [https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_r%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ratrice agriculture régénératrice]'''


1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées
1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées
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== Qu'en est-il du bio à ce niveau ==
== Qu'en est-il du bio à ce niveau ==
L'agriculture bio est finalement plus polluante en gaz à effets de serre que l'agriculture industrielle :
L'agriculture bio est finalement '''plus polluante''' en gaz à effets de serre que l'agriculture industrielle :
elle n'a pas les besoins énergétiques de la création d'engrais et stocke plus de carbone dans le sol, mais a besoin de plus de surface et donc déforeste plus et produit plus de N2O et CH4 qui ont un effet de serre plus important, cela dépend des types de cultures. Pour le maïs par exemple le bio est moins polluant, pas pour le blé, l'orge, les pois, les patates ou les animaux (poulet terre x2, boeuf x3)
elle n'a pas les besoins énergétiques de la création d'engrais et stocke plus de carbone dans le sol, mais a besoin de plus de surface et donc déforeste plus et produit plus de N2O et CH4 qui ont un effet de serre plus important, cela dépend des types de cultures. Pour le maïs par exemple le bio est moins polluant, pas pour le blé, l'orge, les pois, les patates ou les animaux (un poulet bio prend 2x la surface au sol, un boeuf 3x)


Meilleure conservation des sols, meilleure biodiversité (30% de plus d'espèces animales dans les fermes biologiques, mais moins de vers de terre, probablement à cause des pesticides plus toxiques), moins sensible à la sécheresse grâce à la couverture et l'humus
Meilleure conservation des sols, meilleure biodiversité (30% de plus d'espèces animales dans les fermes biologiques, mais moins de vers de terre, probablement à cause des pesticides plus toxiques quand même autorisés), moins sensible à la sécheresse grâce à la couverture et l'humus.


En cas de culture associé ou de rotation de culture, les rendements augmentent.
En cas de culture associée ou de rotation de culture, les rendements augmentent (pour moi ça reste à prouver, Agribio PACA [https://www.bio-provence.org/Resultats-des-essais-2018-2020-Projet-MIMABIO?structure=10&type=actions a montré que non] (voir les rapports annuels) pour des petites parcelles)


Mais le rendement moyen mondial est inférieur à celui de l'agriculture bio. On la compare à l'agriculture industrielle, qui est la norme dans les pays riches, mais pas sur la plupart de la planète.
Mais le rendement moyen mondial est inférieur à celui de l'agriculture bio. On la compare à l'agriculture industrielle, qui est la norme dans les pays riches, mais pas sur la plupart de la planète.




'''Résumé sur le bio :''' ça ne résout pas le problème de la pollution par les gaz à effet de serre, et ça n'est pas forcément meilleur à la santé, par contre c'est meilleur pour les sols et la biodiversité, pour la résilience alimentaire et l'emploi agricole
'''Résumé sur le bio :''' ça ne résout pas le problème de la pollution par les gaz à effet de serre, et ça n'est pas forcément meilleur à la santé, par contre c'est meilleur pour les sols et la biodiversité, pour la résilience alimentaire et l'emploi agricole.


= Le futur, alternatives =
= Le futur, alternatives =
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'''Épuisement des ressources :''' deux problèmes principaux : grosse baisse de production et du transport longue distance.
'''Épuisement des ressources :''' deux problèmes principaux : grosse baisse de production et du transport longue distance.


il faut trouver des alternatives aux ressources non renouvelables : comme souvent, il s'agit de revenir à ce qui était fait avant la révolution industrielle : animaux de trait, cultures variées, valorisation des déchets organiques
Il faut trouver des alternatives aux ressources non renouvelables : comme souvent, il s'agit de revenir à ce qui était fait avant la révolution industrielle : animaux de trait, cultures variées, valorisation des déchets organiques


La diminution des transports signifie que que toutes les régions devront produire leur nourriture variée, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaitre
La diminution des transports signifie que que toutes les régions devront produire leur nourriture variée, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaître
* tout ce que nous faisons repose sur des machines et donc une grande quantité d'énergie (alimentation, textiles, transports, construction, industrie, services, médecine, armée, ...)
* tout ce que nous faisons repose sur des machines et donc une grande quantité d'énergie (alimentation, textiles, transports, construction, industrie, services, médecine, armée, ...)


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'''Changement climatique :''' migrer les cultures vers le nord ne suffira pas, ce n'est pas qu'une question de température. Il faut des forêts, des réserves d'eau importantes, des polycultures...
'''Changement climatique :''' migrer les cultures vers le nord ne suffira pas, ce n'est pas qu'une question de température. Il faut des forêts, des réserves d'eau importantes, des polycultures...


Il faut s'attendre à perdre les cultures régulièrement à cause de la sécheresse ou des inondations, donc produire plus que nécessaire ou la population finira bien par se réduire naturellement
Il faut s'attendre à perdre les cultures régulièrement à cause de la sécheresse ou des inondations, donc produire plus que nécessaire ou la population finira bien par se réduire naturellement...


Les variétés de plantes cultivées devront être sélectionnées pour leur capacité à survivre plus que celle à produire en grande quantité ou à rapporter le plus d'argent.
Les variétés de plantes cultivées devront être sélectionnées pour leur capacité à survivre plus que celle à produire en grande quantité ou à rapporter le plus d'argent.


idée : utilisation des eaux usées pour irriguer
idée : utilisation des eaux usées, dites ''grises'', pour irriguer


'''Changements sociaux :'''
'''Changements sociaux :'''
La diminution des transports signifie que que toutes les pays ou régions devront produire une grande partie de leur nourriture, si possible variée et donc pas que pour l'export, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaître
La diminution des transports signifie que toutes les pays ou régions devront produire une grande partie de leur nourriture, si possible variée et donc pas que pour l'export, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaître
 
Quand les machines ne peuvent pas s'occuper de la production alimentaire ou industrielle pour nous, comme avant 1870, il faut beaucoup de monde dans les champs. Les longues études et l'oisiveté sont le luxe du XXe siècle.
 
La France a probablement les moyens d'assurer sa production, ce n'est pas le cas d'autres pays, qui ont un climat défavorable et qui le sera de plus en plus.
 
En 2019, 14% de l'emploi agricole était bio, pour 7.5% des terres
 
A faire : parler des solutions genre [https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_d%27am%C3%A9nagement_foncier_et_d%27%C3%A9tablissement_rural SAFER]
 
le département et la région peuvent fournir des financements pour ça, il y a des programmes nationaux (PNA/PAT)
 
projets alimentaires territoriaux (PAT) : voir le guide "construire une stratégie de financement d'un projet territorial"
 
 
les agriculteurs ont besoin de services techniques mutualisés, genre conception/fabrication/réparation de machines agricoles
 
des outils locaux et mutualisés de stockage et transformation seraient bienvenus
 
on compte actuellement 3 travailleurs de la transformation pour 4 travailleurs agricoles
 
on utilise à peu près autant d'énergie pour la transformation que pour les exploitations agricoles
 
la transformation est indispensable pour la résilience, pour éviter le gaspillage suivi de famine
 
la transformation repose sur le transport, le matériel et les usines ne sont plus locales
 
'''Solutions :'''
 
En utilisant les marchés publics pour créer un besoin, les filières résilientes pourraient même être rentables
 
Il faut arrêter de développer des grandes surfaces commerciales et arrêter l'étalement urbain
 
Un marché qui se déplace vers les consommateurs : le marché-bus
 
Épicerie ''Boomerang'' à Mouans-Sartoux : commerce alimentaire bio et local de centre ville soutenu par la ville
 
La France possède le plus long réseau fluvial d'Europe et l'utilise très peu
 
 
10. Manger plus végétal
 
un bon équilibre alimentaire : une céréale et une légumineuse
 
1.9 milliards d'humains en surpoids dans le monde ! plus de morts liés à la suralimentation qu'à la sous-alimentation
en France, près de la moitié des adultes sont en surpoids
 
La production de viande, lait et oeufs utilise 85% de la surface agricole nécessaire à l'alimentation.
 
60% de la production céréalière consommée en France (environ la moitié) est destinée aux animaux, 20% aux humains
 
L'élevage est à l'origine de près de 90% des émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture
 
Pour le changement des régimes alimentaires aussi, la restauration collective est un levier important
les éleveurs pourraient être favorables au changement, mais pas les industries de la viande et des produits laitiers
 
 
11. Recycler massivement les nutriments
 
La synthèse d'engrais azotés emploie environ 1% de l'énergie annuelle consommée par l'humanité (gaz)
 
23% de l'azote apporté au champ est perdu par lessivage, transformation en composé volatil ou résidus de culture
le phosphore est capté à 80% dans les stations d'épuration, pas l'azote ou le potassium
 
Lors des rénovations d'habitations, un réseau séparatif d'évacuation des urines devrait être installé
 
Recyclage des urines : moins d'énergie utilisée en fabrication d'engrais et en traitement des eaux
 
 
Sensibiliser le public avec l'aide des service municipaux comme à Mouans-Sartoux
 
En finir avec la pub pro grande-distribution, nourriture hyper-transformée et la surconsommation
 
Beaucoup d'agriculteurs sont favorables à une transformation profonde du système agro-industriel


Quand les machines ne peuvent pas s'occuper de la production alimentaire ou industrielle pour nous, comme avant 1870, il faut beaucoup de monde dans les champs. Les longues études et l'oisiveté sont un luxe.
= Conclusion =


Un tel changement de vie mène probablement à des révoltes, ou des famines, et donc probablement à des guerres.
Le système n'est pas résilient aux perturbations qui arriveront dans les prochaines décennies.


La France a probablement les moyens d'assurer sa production, ce n'est pas le cas d'autres pays, qui ont un climat défavorable et qui le sera de plus en plus
Notre empreinte carbone est trop grande, on peut faire des choses pour ça : manger moins de produits issus des animaux, manger des produits de saison et cultivés ou élevés et transformés à proximité, favoriser les points de vente proche (marché, petits commerces), moins aller au restaurant, boire plus d'eau et du robinet.


en 2019, 14% de l'emploi agricole est bio, pour 7.5% des terres
C'est là tout l'enjeu de la transition écologique, ou la [https://www.youtube.com/watch?v=eXGezB73TQU reconstruction écologique] plutôt. La nourriture est un besoin de base, et la produire d'une façon différente va nécessiter des changements à tous les niveaux de la société et dans les modes de vie de chacun.

Dernière version du 23 mars 2021 à 23:12

Cette page expose une liste d'arguments qui expliquent la résilience alimentaire, les problèmes liés et des solution pour y contribuer. L'idée est de stocker les idées pour aider à la création de présentations publiques. Certaines sections ne sont pas encore bien organisées et les idées y sont en vrac.

Voici quelques liens utiles, qui sont aussi les sources de ces arguments :

Résumé

Notre système alimentaire nous offre une alimentation abondante et variée mais ne peut exister que grâce au pétrole et à des ressources non renouvelables. Est-ce que ce système pourra s'adapter à l'épuisement des ressources, au changement climatique et aux changements sociaux qui en découleront ?

Résilience alimentaire et agriculture industrielle, définitions

Définition de résilience : Capacité d'un écosystème, d'un biotope ou d'un groupe d'individus (population, espèce) à se rétablir après une perturbation extérieure (incendie, tempête, défrichement, etc.).

Sécurité alimentaire : (accès, disponibilité, qualité, stabilité) La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

Agriculture industrielle : l'agriculture basée sur les énergies fossiles

Système alimentaire : notre système actuel de production et distribution de nourriture basé sur l'agriculture industrielle, les transports permanents sur de grandes distances, la mise à disposition dans de nombreux points de vente

Les bons cotés de la vie actuelle

On consomme ce qu'on veut quand on veut :

  • tout est disponible tout le temps, partout
  • plantes exogènes : sucre, café et chocolat des régions tropicales, fruits exotiques africains ou sud-américains, riz asiatique
  • plantes hors-saison, par exemple les tomates françaises de supermarché poussent hors-sol en Bretagne, dans des serres chauffées, les kiwis de Nouvelle-Zélande, jus de fruits

On peut se nourrir pour peu d'argent, 20% en 2014 contre 35% en 1960, 66% en 1850 (il y a deux siècles l'alimentation vous coûtait les deux tiers de ce que vous gagniez en mangeant 5 fois moins de viande qu'aujourd'hui - Jancovici)

Résilience aux catastrophes naturelles locales : les voisins auront ce qu'on n'a pas, ce qui évite les famines et les guerres

Grâce à ce système, on peut faire autre chose que récolter des patates. 0.8% de la population est dans les champs (5.5% de la population ayant un emploi lié à l'agriculture ou l'alimentation en 2017 contre 12% en 1980). Par conséquent, le niveau d'éducation est très élevé, beaucoup de personnes ont un emploi dans le tertiaire.

Le cas français

D'où vient notre nourriture ?

  • 2% de la nourriture consommée dans le 06 y est produite. Pourquoi ?
    • parce que les terrains sont chers ou montagneux et peu adaptés à l'agriculture industrielle (63 ha moyens par exploitation en France en 2016, pas facile à caser ici)
    • parce qu'on peut faire facilement tout venir d'ailleurs, c'est d'ailleurs une forme de résilience tant que les transports le permettent
  • 80% de la nourriture consommée en France y est produite, le plus gros producteur de l'union européenne avec presque la moitié de son territoire national, un très gros exportateur de blé et de vin, mais il faut quand même importer des fruits et légumes, des animaux, des fromages et autres
    • (sucre de canne, café, cacao, bananes, ananas des régions tropicales, soja, huile de palme, avocat et cerises sud-américain, riz et thé asiatique, animaux d’Europe de l'est...)
  • un camion sur 3 en France transporte de la nourriture
  • pourquoi est-ce que les importations augmentent ?
    • ça coûte moins cher ailleurs : main d'oeuvre bon-marché, règles sanitaires beaucoup moins restrictives et très peu de contrôles à l'import
    • les consommateurs s'orientent vers le moins cher, la plupart n'ayant pas le choix, particuliers comme restaurants
  • Les fruits et légumes représentent 1/4 du trafic total de transport d'aliments, pour 31% des émissions de GES (gaz à effet de serre), première catégorie, ensuite ce sont les aliments pour animaux et les produits transformés du blé

En France, 2/3 de la nourriture est végétale, 1/3 animale

La moitié de l'eau ingérée est de l'eau en bouteille.

Plus de la moitié des boissons consommées (eau, sodas, vin, bière...) sont embouteillées, 15 Mt (Mega-tonne, million de tonne) par an, imaginez le transport.

+ 2.3 Mt de lait et 1 Mt de jus de fruits

En 2008 : 30% de la nourriture consommée provient des céréales, 20% des produits laitiers, et environ 10% de viande, fruits et légumes

La consommation de viande et de lait mobilise plus de 80% de la surface agricole, 40% de la surface agricole sert aux exportations, et on importe un équivalent de 30%

Importations françaises :

  • Fruits et légumes (oranges et bananes 100% (autant que les pommes en quantité), raisin 75%, tomates, concombre, pèche 50%, melon et poire 40%) d’Espagne, d’Italie et du Maroc en majorité
  • Viandes, principalement de Belgique, Hollande et Pologne (20% de la viande bovine et 30 à 40% du porc et de la volaille consommés sont importés)
  • Fromages, beurre
  • Poisson
  • 4.5 Mt de tourteaux, 0.78 Mt d'huiles, 1.25 Mt de viande de boucherie

Exportations françaises :

  • La France exporte la moitié des céréales produites (blé, orge, maïs) et le tiers du lait

Exemple débile : 9000 km de transport pour un yaourt à la fraise (1995, note 62)

Les mauvais cotés et les risques

Est-ce que notre système est résilient ? Pour y répondre, voyons maintenant les limitations.

Le système est vulnérable de plusieurs cotés et n'est pas durable : dépendance aux énergies fossiles, le stress du secteur agricole, problèmes environnementaux (changement climatique et érosion des sols)

Secteur agricole en stress

on ne peut pas compter sur les producteurs industriels en cas de crise, les agriculteurs sont les plus pauvres et dépendent des aides

la distribution des terres actuellement empire : les cessions se retrouvent chez les voisins qui agrandissent encore leur surface, les nouveaux agriculteurs ne peuvent pas acheter l'exploitation avec tous ses outils onéreux

on se retrouve avec 84% de grandes exploitations > 50ha en 2010 contre 55% en 1988

8300m² de surface agricole/hab en 1930 à 4400m²/hab en 2017, et on consomme environ 4000.

dépendance extrême aux entreprises de l'agro-industrie, aux banques et à la grande distribution dont la logique d'accroissement économie diverge notoirement des intérêts des agriculteurs ou du reste de la société

beaucoup d'agriculteurs sont favorables à une transformation profonde du système agro-industriel

Dépendance aux énergies fossiles

L'agriculture industrielle est basée sur l'omniprésence des énergies fossiles. Au lieu de subir l'environnement, on le transforme avec cette nouvelle source d'énergie abondante.

Les années 60 marquent la fin de l'utilisation d'animaux de trait en France.

Agrochimie : la chimie du gaz fournit les engrais azotés, les mines de phosphore et potassium fournissent les autres engrais et sur le pétrole mine, achemine tout ça et crée les produits phytosanitaires

1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées

moins de 1 pour mille des molécules de pesticides atteignent leur cible (échelle mondiale)

Culture permanente : une énergie abondante permet de cultiver des plantes hors-saison, en serre chauffée. C'est surtout le gaz qui permet ça, le pétrole permet de transporter les plantes en-saison qui viennent d'ailleurs.

Machines : Les agriculteurs autrefois paysans sont devenus conducteurs de machines qui s'occupent de dizaines d'hectares de cultures. Le pétrole permet de les exploiter, le charbon de les construire.

Transports : Dans un pays, la nourriture est transportée d'un bout à l'autre, pour être transformée et vendue. Entre les pays, les transports permettent aux pays qui ne sont pas autonomes en nourriture de survivre (à quel prix ?), et les autres, comme nous, importent quand même des aliments exotiques

30000 camions parcourent la France chaque jour pour approvisionner les centres de transformation et de vente de nourriture

Sans transport, en un jour on voit apparaître une pénurie alimentaire

Ce confort nous tue à petit feu malheureusement à cause de la pollution liée à l'exploitation des énergies fossiles et le changement climatique.

à partir de maintenant il y aura de moins en moins de pétrole, nous avons passé le pic de production en 2008 pour le pétrole conventionnel et probablement 2019 pour les nouveaux pétroles sales.

Les machines agricoles n'utilisent que 5% du pétrole consommé en France, leur approvisionnement peut être sécurisé, mais à quel prix ? Actuellement cela représente 5% des dépenses des exploitations.

Changement climatique

Quoi qu'on fasse maintenant, on se dirige vers un monde au climat différent, défavorable à l'agriculture, où la sécurité alimentaire ne pourra pas être assurée partout.

Quoi qu'on fasse maintenant, il y aura de moins en moins de pétrole.

Et quoi qu'on fasse maintenant, ça ne changera rien aux 20 ans à venir, seulement aux années à partir de dans 20 ans, à cause de l'inertie énorme du climat. Et quoi qu'on fasse, on ne retrouvera jamais le climat d'il y a un siècle.

Quand on arrivera à un point où ça ne sera plus supportable, la seule certitude qu'on aura est que ce sera pire (Jancovici)

L'alimentation représente 25% du budget CO2 d'un français

La transformation des produits utilise autant d'énergie que l'agriculture mais émet 10 fois moins de GES à cause du CH4 et N2O

Transformations les plus énergivores au niveau national : sucres, produits laitiers, produits amylacés

Transformations les plus énergivores par unité de masse : pommes de terre transformées, boissons distillées, plats préparés, sucre, cacao, confiserie, thé, café, beurre et fromage.

Gaz à effet de serre (GES) équivalents CO2 pour la production agricole: 44% pour le méthane, 34% pour le N2O, énergie (directe et intrants moitié chacun) 21%

La production agricole française correspond à 2/3 de l'empreinte carbone. Le reste : 24% pour les transports, 5.5% pour l'import d'aliments pour animaux, 4.5% pour les commerces et les restaurants, 4.5% pour la consommation à domicile

1360 km/personne.an parcourus pour les achats alimentaires et la restauration

L'impact carbone d'un repas hors domicile est 2 à 3 fois plus élevé.


L'eau devient plus rare en moyenne et les pluies deviennent plus grosses : les nappes phréatiques se vident

A faire: Montrer les cartes de prévisions liées aux feux de forêt et aux sécheresses (cours de Jancovici)

A faire: Parler de la baisse du rendement céréalier lié au climat (cours de Jancovici)

l'amélioration ou la sélection des plantes cultivées se fait sans lien avec les conditions de culture, de façon centralisée

le bon sens voudrait qu'on sélectionne les meilleures localement, mais ce n'est pas possible dans un contexte d'hybridation industrielle

Érosion des sols

Dans un espace naturel, la couche superficielle est constituée d'humus ou de terre riche en matière organique, arrimée par les racines de toutes les plantes qui y vivent. Le sol est aéré et absorbe bien l'eau.

Après transformation d'un espace naturel pour l'agriculture, s'il n'y a pas en permanence des plantes, il n'y a plus rien pour empêcher l'eau d'emmener avec elle les couches supérieures les plus riches et la couche de terre arable.

Le labour de l'agriculture industrielle détruit directement la couche superficielle, donc c'est toute la couche arable qui s'érode (effet 100 fois supérieur de l'érosion en cas de labour), tout en libérant le carbone du sol vers l'atmosphère sous forme de CO2.

La pluie tasse cette nouvelle couche superficielle, ce qui empêche la vie du sol de reprendre facilement et réduit l'absorption de l'eau. Il faut donc plus arroser et il y a plus de ruissellement lors des pluies.

Le vent crée beaucoup de poussière à partir des sols secs et morts, c'est aussi une érosion.


D'autres problèmes de dégradation des sols surviennent : l'acidification, la salinisation, la désertification, la pollution. Tous limitent la capacité d'un sol à être utilisé pour l'agriculture ou les pâturages.

On estime que 25% des sols cultivées et régions boisées se dégradent sur Terre. En Europe en 2006, 12% des terres étaient soumises à l'érosion hydrique, 4.4% à l'érosion éolienne, et 45% des sols étaient appauvris en matière organique.

400 millions d'hectares dans le monde ont été abandonnés, désertés (livre Drawdown p122)

-> agriculture régénératrice

1/4 de l'azote ajouté est perdu, seulement 2% des grandes cultures en 2018 intégraient des fabacées

moins de 1 pour mille des molécules de pesticides atteignent leur cible (échelle mondiale)

Qu'en est-il du bio à ce niveau

L'agriculture bio est finalement plus polluante en gaz à effets de serre que l'agriculture industrielle : elle n'a pas les besoins énergétiques de la création d'engrais et stocke plus de carbone dans le sol, mais a besoin de plus de surface et donc déforeste plus et produit plus de N2O et CH4 qui ont un effet de serre plus important, cela dépend des types de cultures. Pour le maïs par exemple le bio est moins polluant, pas pour le blé, l'orge, les pois, les patates ou les animaux (un poulet bio prend 2x la surface au sol, un boeuf 3x)

Meilleure conservation des sols, meilleure biodiversité (30% de plus d'espèces animales dans les fermes biologiques, mais moins de vers de terre, probablement à cause des pesticides plus toxiques quand même autorisés), moins sensible à la sécheresse grâce à la couverture et l'humus.

En cas de culture associée ou de rotation de culture, les rendements augmentent (pour moi ça reste à prouver, Agribio PACA a montré que non (voir les rapports annuels) pour des petites parcelles)

Mais le rendement moyen mondial est inférieur à celui de l'agriculture bio. On la compare à l'agriculture industrielle, qui est la norme dans les pays riches, mais pas sur la plupart de la planète.


Résumé sur le bio : ça ne résout pas le problème de la pollution par les gaz à effet de serre, et ça n'est pas forcément meilleur à la santé, par contre c'est meilleur pour les sols et la biodiversité, pour la résilience alimentaire et l'emploi agricole.

Le futur, alternatives

On a vu que le système n'était pas forcément résilient face aux défis de demain. Est-ce que ce système pourra s'adapter à l'épuisement des ressources, au changement climatique et aux changements sociaux qui en découleront ?

Épuisement des ressources : deux problèmes principaux : grosse baisse de production et du transport longue distance.

Il faut trouver des alternatives aux ressources non renouvelables : comme souvent, il s'agit de revenir à ce qui était fait avant la révolution industrielle : animaux de trait, cultures variées, valorisation des déchets organiques

La diminution des transports signifie que que toutes les régions devront produire leur nourriture variée, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaître

  • tout ce que nous faisons repose sur des machines et donc une grande quantité d'énergie (alimentation, textiles, transports, construction, industrie, services, médecine, armée, ...)

Si les zones d'élevage sont rapprochées des cultures, cela recycle mieux les minéraux et engrais biologiques

Changement climatique : migrer les cultures vers le nord ne suffira pas, ce n'est pas qu'une question de température. Il faut des forêts, des réserves d'eau importantes, des polycultures...

Il faut s'attendre à perdre les cultures régulièrement à cause de la sécheresse ou des inondations, donc produire plus que nécessaire ou la population finira bien par se réduire naturellement...

Les variétés de plantes cultivées devront être sélectionnées pour leur capacité à survivre plus que celle à produire en grande quantité ou à rapporter le plus d'argent.

idée : utilisation des eaux usées, dites grises, pour irriguer

Changements sociaux : La diminution des transports signifie que toutes les pays ou régions devront produire une grande partie de leur nourriture, si possible variée et donc pas que pour l'export, et donc que la vie paysanne va redevenir à la mode, à un moment ou les emplois dans les services commenceront à disparaître

Quand les machines ne peuvent pas s'occuper de la production alimentaire ou industrielle pour nous, comme avant 1870, il faut beaucoup de monde dans les champs. Les longues études et l'oisiveté sont le luxe du XXe siècle.

La France a probablement les moyens d'assurer sa production, ce n'est pas le cas d'autres pays, qui ont un climat défavorable et qui le sera de plus en plus.

En 2019, 14% de l'emploi agricole était bio, pour 7.5% des terres

A faire : parler des solutions genre SAFER

le département et la région peuvent fournir des financements pour ça, il y a des programmes nationaux (PNA/PAT)

projets alimentaires territoriaux (PAT) : voir le guide "construire une stratégie de financement d'un projet territorial"


les agriculteurs ont besoin de services techniques mutualisés, genre conception/fabrication/réparation de machines agricoles

des outils locaux et mutualisés de stockage et transformation seraient bienvenus

on compte actuellement 3 travailleurs de la transformation pour 4 travailleurs agricoles

on utilise à peu près autant d'énergie pour la transformation que pour les exploitations agricoles

la transformation est indispensable pour la résilience, pour éviter le gaspillage suivi de famine

la transformation repose sur le transport, le matériel et les usines ne sont plus locales

Solutions :

En utilisant les marchés publics pour créer un besoin, les filières résilientes pourraient même être rentables

Il faut arrêter de développer des grandes surfaces commerciales et arrêter l'étalement urbain

Un marché qui se déplace vers les consommateurs : le marché-bus

Épicerie Boomerang à Mouans-Sartoux : commerce alimentaire bio et local de centre ville soutenu par la ville

La France possède le plus long réseau fluvial d'Europe et l'utilise très peu


10. Manger plus végétal

un bon équilibre alimentaire : une céréale et une légumineuse

1.9 milliards d'humains en surpoids dans le monde ! plus de morts liés à la suralimentation qu'à la sous-alimentation en France, près de la moitié des adultes sont en surpoids

La production de viande, lait et oeufs utilise 85% de la surface agricole nécessaire à l'alimentation.

60% de la production céréalière consommée en France (environ la moitié) est destinée aux animaux, 20% aux humains

L'élevage est à l'origine de près de 90% des émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture

Pour le changement des régimes alimentaires aussi, la restauration collective est un levier important les éleveurs pourraient être favorables au changement, mais pas les industries de la viande et des produits laitiers


11. Recycler massivement les nutriments

La synthèse d'engrais azotés emploie environ 1% de l'énergie annuelle consommée par l'humanité (gaz)

23% de l'azote apporté au champ est perdu par lessivage, transformation en composé volatil ou résidus de culture le phosphore est capté à 80% dans les stations d'épuration, pas l'azote ou le potassium

Lors des rénovations d'habitations, un réseau séparatif d'évacuation des urines devrait être installé

Recyclage des urines : moins d'énergie utilisée en fabrication d'engrais et en traitement des eaux


Sensibiliser le public avec l'aide des service municipaux comme à Mouans-Sartoux

En finir avec la pub pro grande-distribution, nourriture hyper-transformée et la surconsommation

Beaucoup d'agriculteurs sont favorables à une transformation profonde du système agro-industriel

Conclusion

Le système n'est pas résilient aux perturbations qui arriveront dans les prochaines décennies.

Notre empreinte carbone est trop grande, on peut faire des choses pour ça : manger moins de produits issus des animaux, manger des produits de saison et cultivés ou élevés et transformés à proximité, favoriser les points de vente proche (marché, petits commerces), moins aller au restaurant, boire plus d'eau et du robinet.

C'est là tout l'enjeu de la transition écologique, ou la reconstruction écologique plutôt. La nourriture est un besoin de base, et la produire d'une façon différente va nécessiter des changements à tous les niveaux de la société et dans les modes de vie de chacun.